L’heure arrive pour le contrôle technique, et nous avons juste une remarque sur les tuyaux d’essence du réservoir dans le coffre, on modifie et c’est validé.
La journée de Vendredi se passe à merveille, tous les mécaniciens arrivent et prennent leurs marquent
Hugo’signalétique fini le covering et le stickage de la voiture.
L’émotion s’installe petit à petit, nous arrivons au but de notre projet, qui a pris des mois de préparation.
Le vendredi soir, nous nous retrouvons, sous notre grand barnum, afin de partager un moment convivial avec notre équipe, l’équipe DIRT et AMVI.
La soirée se passe dans la bonne humeur.
Samedi réveil à 7H, ouverture de la piste à 8H pour effectuer les tours d’essais libre.
Christophe se lance, ensuite Bastien et pour finir Stéphane.
Première émotion, pour Christophe, un rêve se réalise, rouler aux 24H du TT avec un Lada Niva qui sort de notre atelier.
10H30, essai chrono pour avoir notre place dans la grille de départ, Bastien nous place dans les 10 dernières places. Cela n’a pas d’importante, on roule pendant 24H.
Retour au paddock, et les mécanos font un checkup complet de la voiture, départ imminent.
13H30, allez GO, c’est l’heure, le départ est à 14H, il faut faire le tour d’honneur et se placer sur la grille.
Christophe prend place dans le Niva, ses yeux sont très humides, tellement fier de l’équipe et de la voiture, tellement de weekend sacrifié, pour en arriver à cet instant, le départ.
Nous avons l’honneur de voir nos projets Niva prendre la tête du tour d’honneur, La Nivrod et le Niva du Dakar font le tour avec tous les participants derrière eux, un instant magique.
Henri accompagne Christophe sur la grille, afin de le rassurer, car c’est une première pour lui, il n’a jamais fais de compétition.
13H50, il est seul avec son volant, il tourne la tête et il vois tous ses amis sur le bord de piste en train de l’encourager, une émotion intense l’envahis.
14H, le départ est lancé, il attends que les voitures devant lui bougent et c’est parti.
Première accélération, et il ne sens pas le Niva en forme, pas de puissance et il avais l’impression de s’enfoncer dans la piste, il essaye de passer la 3ème, et le moteur n’y arrive pas, il redescends en 2, ça repart.
Arrivé au Km 3, il décide de se mettre sur le côté, car il sens les plaquettes de frein avant brulées, les freins avant sont bloqués.
On le remorque et les mécanos corrigent le souci en moins de 30 min, on change les plaquettes et c’est reparti.
Enfin il est dans la course, malgré avoir perdu quelques tours, il reste motivé et concentré.
Christophe prend ses marques, ses repères, et commence à envoyer de plus en plus.
Le moteur est un régal, la suspension KONI – France encaisse super bien, le Niva est stable et joueur en même temps.
Bref il s’éclate vraiment, il prend un kiff comme jamais.
Il enchaine quelques tours, et se retrouve sans lave glace, avec une piste arrosée, cela devient gênant, il décide de rentre au stand, un fusible de cramer, on change et il y retourne.
A la radio nous rigolons souvent avec notre Team manager Henri Buisson, ce qui me permet de se détendre et de profiter à fond de cette course.
Son relais est fini, il passe la main à Bastien, Christophe lui donne quelques conseils sur l’état de la piste, qui se dégrade de tour en tour.
Des ornières se creusent en sortie de virage, des effets de tôle ondulées se font ressentir un peu partout, mais on a de quoi s’amuser.
Bastien prend son relais, nous fait de beau passage, roule pendant 1H, revient au paddock, car petit soucis sur les freins. Réglage fait, il repart.
Quasiment à la fin de son relais, il doit laisser passer une voiture derrière lui, dans un pif-paf, et glisse dans une ornière, et il se retrouve sur le toit.
Pas de bobo, juste de la carrosserie, baie de pare-brise, aile, porte et roue arrière déjantée.
Il arrive au paddock, déçu de lui-même car c’est une erreur à la con, mais ce n’est pas grave, on va réparer et repartir.
3H de réparation sont nécessaire, car il a fallu réparer la baie de pare-brise et laisser du temps au moteur pour que l’huile redescende au fond du carter.
Bravo aux mécanos, qui ont fait un travail de fou, à la fin, on ne pouvait pas dire que le Niva avait fait un tonneau.
Il fait nuit et Stéphane prend son premier relais.
Au début, nous devions faire des relais de 2H30, et pour la nuit 1H ou 1H30 maxi.
Après une bonne heure de relais, Stéphane revient, pour un souci de direction, ce n’est pas droit, suite au tonneau, et il y a du jeu.
On change le boitier de direction et on refait un check up complet, ça nous prend 1H.
Stéphane reprend le volant, afin de finir son premier relais de 2H30 et en plus il adore rouler la nuit.
1H après, c’est de nouveau le tour de Christophe, la voiture se fait bichonnée par les mécanos et il saute dans le Bacquet.
Il fait le plein de véhicule, et reprends la piste.
Le commissaire de course valide son entrée et se lance sur la piste.
Le tonneau de l’après-midi, a fait quelques dégâts sur la porte conducteur, elle se ferme mal.
En rentrent sur la piste la porte s’ouvre toute seule, Christophe se retrouve avec la main gauche tenant la porte et la main droite sur le volant. Une posture pas très agréable.
C’est dur mais il fini son tour, les mécanos fixe la porte et repars.
Après quelques tours, il a l’impression que le capot s’ouvre dès qu’il dépasse les 110 Km/h, il rentre au stand et on fixe avec du scotch en plus.
Le pilotage de nuit est très surprenant, car on ne voit pas les trous, tout du moins on les voit au dernier moment (Stéphane adore).
Le Niva fait des bons de dingue, mais reste sur la piste et continu à me surprendre.
Il joue de plus en plus avec la pédale d’accél, il ne se laisse pas dépasser par les SSV, ni par les autres d’ailleurs.
Nous aurions tant aimé voir la tête des pilotes lors de nos petites bagarres, car mine de rien, il n’est pas ridicule à côté d’autres teams. Sur les lignes droites, ont arrivé à tenir la distance, mais au freinage, nous perdions tout.
La nuit se passe plutôt bien, on change en 2 fois les amortisseurs avant et arrières, car ils étaient très chauds et ça pompe beaucoup.
On vidange aussi le pont avant, car il a tendance à chauffer fort avec le moteur juste au-dessus, et part sécurité il faut changer l’huile avant qu’elle se dégrade de trop.
Bastien et Stéphane font leurs relais sans gros souci.
Le petit matin pointe le bout de son nez, la chaleur reviens tout doucement et la course continue.
Après un saut et quelques mètres sur la piste la voiture se met à partir d’elle même sur la gauche, Stéphane essai de tourner le volant sur la droite et la voiture ne tourne pas. Il se prend le merlon du côté gauche, passe celui-ci et la voiture repars côté piste (il a eu peur du tonneau). Stéphane arrive à s’arrêter et il se retrouve sur le côté de la piste, soucis de direction, le relais de direction qui a cassé.
Réparation rapide et il finit son relais.
Christophe prend son prochain relais de 2H, il est à peu près 6h du matin, le soleil donne du boost, la visibilité est de nouveau correcte, il appuie un peu plus tout en gardant en tête qu’il faut ménager la voiture.
Il s’éclate toujours autant au volant, malgré la dégradation de la piste.
Bastien prend le prochain relais aux alentour de 10H du matin, il prend du plaisir, et la voiture tient le coup.
En milieu de matinée, la transmission présente un problème.
Bastien revient au paddock en dépanneuse, on pense au début à la boite de transfert, on la change.
Merde ce n’est pas ça, on pense au pont avant, non pas lui non plus. C’est la boite, elle a cassé. nous vous rappelons que c’était une boite 5 d’origine, au cul d’un moteur de près de 200CV.
On change la boite, cela prend un peu de temps, le tout en moins d’une heure, on laisse le Niva en propulsion, car nous avons un doute sur le pont avant. Bravo aux mécanos, ils lâchent rien.
Stéphane se prépare, et devra prendre son relais en douceur.
Il ne reste qu’une heure de course, il faut que le Niva passe le damier, malgré une piste complétement explosée, Stéphane tient le coup et se retient.
L’heure fatidique approche, Stéphane s’arrange pour attendre l’équipe DIRT et l’équipe Raid concept, afin de passer la ligne d’arrivée ensemble.
Une joie commence à envahir tout l’équipe, le dernier tour est sonné. La voiture en tête passe la ligne d’arrivée, et notre Niva suit pas loin derrière.
Nous explosons de joie, tout le monde pleure même Stéphane dans la voiture, on se sert dans les bras, on s’embrasse, on se félicite.
Bref, un instant de joie et de bonheur incroyable, partagé avec l’équipe au complet.
Nous pouvons rejoindre Stéphane auprès du Niva et on s’effondre dans nos bras mutuels.
Le seul qui n’a pas lâché sa larme, c’est Alain, mais t’inquiète on va y arriver à te faire pleurer.
Tellement fier d’avoir fini cette course, tellement fier de l’équipe de mécanos, tellement fier d’avoir poussé se projet jusqu’au bout, une belle revanche par rapport à l’année 2020, où nous avions cassé le moteur à minuit.
Merci à cette famille qui vient de naitre.
Nous ne pourrons jamais remercier assez, comme il se doit, les amis, nos femmes qui nous ont suivi jusqu’au bout, sacrifié des weekends à préparer ce Niva, mais le résultat est là, nous avons pu finir cette course de 24H.
Nous finissons :
- 66° du classement général
- 3° de la classe T2B+
- 2° de la classe Classic
- 1° du trophée Niva
Vous souhaitez vous aussi vivre cette aventure, alors ne vous en privez pas, c’est possible en Niva.
Même sans grande préparation, vous pouvez y participer.
Il y a même une course dans une course, les 6H d’Ile de France.
Demandez nous conseil.
Tout ceci n’aurait pu être possible sans l’aide des amis:
Alain, Bastien, Antoine, Thomas, Stéphane, Gêrome, Damien, Jeremy, Mathieu, Henri
Merci aux Femmes et Famille aussi, car elles nous ont soutenues pendant les weekends mécaniques et durant la course.
Et on n’oublie pas nos partenaires:
Merci à l’intendance d’ Audrey Barbarat qui nous a régalé tout le weekend.
Merci aussi à Timotey de Top Gear France pour les photos de Samedi.
On fait une pause de quelques semaines, et on parlera du prochain projet pour 2023.