Suite – 24 heure TT de Chevannes 2012

Aller, nous y revoilà !!!

Après un courte nuit sur le circuit , le Team est enfin au grand complet ! Alain est arrivé sur le coup de 23 h et Stephane D (le dernier mécano), lui, durant la nuit !

A 7 h, tout le monde se lève timidement, ça caille d’ailleurs à Chevannes. Petit café chocolat pour tous avant de se mettre en route pour la plus belle épreuve d’endurance.

J’essaie d’ailleurs de cacher au mieux mes incertitudes, je n’aime pas quand je n’ai pas fait d’essai.

Bon 7h30, il faut mettre en route dans une demi-heure, on prend la piste.
Et déjà, mes doutes sur la programmation commencent à se confirmer, il me faudra au 5mn à tirer sur le démarreur pour réussir à démarrer le proto, puis attendre un bon quart d’heure au ralenti avant de pouvoir mettre un coup d’accélérateur sans caler.
Pffffffff, je suis de moins en moins sur la…

De toutes façons, je ne peux rien faire, mon oreille et ma clé six pans (réglage de richesse de la KJet) et lampe Strombo (allumage) ne me serviront à rien.

Alors on va se lançait. Pour les deux premiers tours d’essais libres, je vais prendre le volant et embarquer Fabrice avec moi. Oui, c’est normalement un pilote, mais comme c’est son baptême du feu, je voulais lui faire voir le circuit.

Bien, je ne lui ai pas montré grand-chose à part « Holiday on ice », vu la météo, je n’avais pas pris de pneus boue, et comme ils avaient une fois encore détrempé la piste, on a pu rien faire sur les deux tours.
A part voir que le moulin tournait très mal entre 850 et 3500 Trs/min. Il s’engorge et ratatouille car bien trop d’essence. Il fallait voir le lance flamme que cela faisait derrière l’échappement.

Et même, au-delà, pas l’impression d’avoir les chevaux annoncés.
Heureusement, la BV à l’air de tenir mais il ne faut pas à avoir à faire de marche arrière sinon c’est la dépanneuse.

Du coup, consigne est de faire les tours d’essai libre avec grande précaution. Même lors du tour chronométré.
Alain pris le second relais des essais avec Stéphane B même constat pour lui-même si le circuit s’assèche un peu.
Pour Fabrice, il n’aura le temps de faire qu’un tour, mais c’est bon il a vu. Le reste il apprendra sur le tas.

Pour le tour chrono, c’est Stephane B qui monte à côté de moi, la piste est plus sèche ça va aller un peu mieux.
Cependant, le fait de rester au ralenti en attendant le top départ, le moteur s’engorge et au moment de décoller se noie. Une bonne dizaine de seconde avant de réussir à prendre les tours.
A chaque zone encore détrempé, la même histoire on redescend dans les tours pour éviter de se planter et rebelote, rater moteur et perte de quelques secondes. Cela jusqu’au derniers virage ou là je sens le proto s’écrasait fortement d’un coup sur l’avant droit. Heureusement plus que 20 mètres à faire.

En arrivant au stand, nous remarquons que le corps de l’amortisseur se devisait et du coup le joint torique était sorti de sa gorge et à laisser toute l’huile ressortir d’un coup d’où l’abaissement soudain.

Il est 11h30, le départ est à 14h00 mais il faut être sur la piste pour 13h30.

Et il n’y a pas que cela le moteur est monté un peu en température, il faut ajouter aussi des ventilateurs additionnel, installer la radio, et aller au briefing.
L’équipe s’organise.
Stephane D Francis et Yan démonte l’amortisseur, trouve une solution pour éviter le desserrage du corps, le remplir et remonte le tout. Euh la ça va vite à dire mais…

Stephane B et Alain s’occupe de la pose des ventilos, j’avais préparé un montage au cas où sur mon radiateur de secours.

Moi je me charge de la radio et du câblage des ventilos.

Et Fabrice, s’occupe du brif, et de filer un coup de patte.
Ma petite Malo et Audrey, elles s’occupent du ravitaillement… Pour moi et Stéphane B ce sera juste un sandwich rapide, tampis pour le barbecue qui nous faisait baver.

Il est 13h24, vite nous nous équipons Stephane B et moi, nous sautons dans la voiture, nous arriverons 2 ou 3 minutes avant la fermeture des stands, sinon c’était départ des stands après tout le monde.

Remarquez, mon chrono prudence nous avait placé 66ème pour le départ, derrière une cinquantaine de buggy et une quinzaine de gros 4 x 4. Mais où il y avait tout de même encore une trentaine derrière.

On se fait le tour de reconnaissance, puis ça va être le départ. Pour la première fois depuis longtemps, je me retrouve après le virage de la grille de départ, on ne voit donc pas le pelletons  partir, on ne pourra pas faire grand-chose, mis à part se faufiler un peu et faire les premiers tours en sauvegardant au mieux l’auto.

Pour nous, le premier relais fut plutôt tranquille en remontant tout doucement le classement mis à part un arrêt sur le bord de piste pour nettoyer le par brise.
Et oui, les arroseurs n’ont toujours pas compris que l’on ne veut pas d’eau sur l’auto, avec la poussière et les projections, on ne voit plus rien, et c’est hyper dangereux, car c’est souvent en pleine accélération et bien sûr juste derrière ils ont arrosé à donf et on se retrouve sur du verglas sans visibilité.
Plusieurs équipages en ont fait les frais.

Nous faisons environs 2h15, 2h30 de relais pour passer la main à Fabrice. Je crois à ce moment en 52ème position.

Une fois Fabrice sur la piste, là je ne peux plus vous raconter sauf vu de l’extérieur. Et pour lui pas de bol. Un fait de course avec incendie d’une auto. Interruption pendant près d’une heure, puis un second départ, puis ravitaillement à faire.

Il rentrera au bout de 2h mais avec au final peu de temps de pilotage, mais en gardant sensiblement le même classement malgré le changement de pilote et l’essence.
Au moment de prendre le relais pour Alain, nous prenons le temps de monter la rampe de feux car la nuit va tomber.
Mais c’est là que les choses vont se compliquer un peu.

Dès le premier tours Alain se retrouve sans embrayage, bien que la BV se passe très bien d’embrayage, Alain préfère jouer la prudence et fait son relais très prudemment, cela à bien sûr pour incidence la perte de quelques places mais l’auto rentrera intacte pour l’entracte.

Rapide diagnostique, c’est au niveau de la butée.

Sur la piste, on peut largement se passer de débrayer, mais dans les stands, il y a tellement de monde, les ralentisseurs sont tellement raid à passer que pour la sécurité des autres et pour nous je décide de tenter le tout pour le tout et de profiter des deux heures d’arrêt pour essayer de réparer. En fait il ne reste déjà plus 1h15 car entre l’arrêt de la course, le temps de rentrer au stand et regarder vite fait, 45 minutes de passer déjà.
Francis et Yan se jette sous l’auto. Tout est chaud, plein de boue, et il fait déjà nuit !!! C’est pas grave, ils font du mieux qu’ils peuvent mais tout de même 1h de démontage pour pouvoir déposer la boite.

A ce moment, je prends leur place pour voir exactement ce qu’il se passe là-dedans. Le roulement de butée est en miette, le mécanisme d’embrayage (diaphragme) est explosé, et du coup le piston de la butée sorti avec le joint torique coupé.

C’est donc là que je vois la boulette que j’ai fait la veille, à vouloir aller trop vite, j’avais mis le roulement dans le mauvais sens, avec donc la portée pas au bon endroit, c’est pour cela qu’il a lâché. Et casser tout le reste.

J’ai bien une butée, un disque d’embrayage et un mécanisme mais pas de roulement. Panique !!!

Je pars pour faire du porte à porte dans les stands. En fait, je m’arrête au stand de la première auto ou je pensais possible de trouver la pièce. C’est le Team Off Road, numéro 59 à l’avant-poste de la course. Le mécano me dit j’en ai un d’occas mais faut que je demande au chef, liaison Radio, j’entends la question, en réponse un petit

  • « c’est pour qui « 
  • « c’est pour le Team Protos Kalvas »
  • « si ça peut les dépanner, OK pas de souci fonce »

Super, un grand merci au Team Off Road.

D’ailleurs, je viens de me rendre compte qu’il faudra que j’aille les remercie de nouveau car je n’ai pas eu le temps de repasser ensuite.

30 minutes pour trouver la pièce improbable, miracle. Je saute en dessous.

Et encore, un souci, le centreur de disque est resté sur l’établit, à Aubenton. Stephane D prend le ballet et hop nous en usine un à la meuleuse. Ce n’est du coup pas super tip top, il faut retenter plusieurs fois l’opération avant de pouvoir réussir à glisser l’arbre dans le disque et le roulement de queue de BV avec à chaque fois re-desserrage du mécanisme.
D’autant plus que des âmes charitables de passage qui veulent bien faire et donner un coup de main viennent sous l’auto mais me gêne plutôt qu’autre chose. Je n’ose pas leur dire.

Je finis par bien placer l’ensemble. Complètement crevé ça fait prêt de 2 h que je suis en dessous en portant la boite. Je mets deux vis, je ressorts et repasse la main à Francis et Yan.

Il me remonte cela en un temps record. Mais cela fait déjà 4h30 qu’on est arrêté, dont déjà 2h30 de course.
Il ne reste plus qu’à purger. Premier coup de pédale et je m’aperçois que, dans le stress, la fatigue, la gêne… J’ai oublié de changer le joint de la butée.

On se regarde tous, j’en ai marre j’ai envie d’arrêter cette mauvaise blague, mais la Francis dit bien haut et fort !!!

  • « Bon aller, on pose tous, Cédric tu vas te reposer, nous on fait une pause-café et quand tu te réveilles, y’aura plus qu’à reprendre la piste »

Et ils ajoutent,

  •  » pour le classement c’est mort, mais pour la gloire faut finir même si le moteur tourne pas et… Mais on va les finir ces 24 h »

Je m’exécute, et pars me reposer dans le camion. Même si on ne dort pas profondément, ça me permet de me reposer, me calmer et me remettre en mode  » aller on y va !!! »

A 6h, ils l’avaient fait l’auto était de nouveau prête à repartir. Pas loin de 9h interruption comprise soit 7h sans rouler.Complètement crevés, ils repartirent pour encore 3h30 de démontage remontage sous l’auto avec le froid et la nuit.

Vous allez dire, vous avez été long les gars !! Ben moi, je tire mon chapeau et remercie toute l’équipe sans exception.

Après quasi 2 nuits blanches, démonter et remonter deux fois la BV lors de la troisième (nuit), en devant fabriquer et adapter pour remonter un embrayage, sans compter les petits à coté à résoudre aussi.
Je m’équipe et je reprends la piste…

La suite demain…

Cédric Kalvas

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